Je ne rentre pas bien dans « les cases », c’est grave docteur ?

En général, les gens adorent vous mettre dans une catégorie, une classification, des « cases » identifiées, précises, et que n’en sortiez si possible pas trop, voire pas du tout…

Sinon ils ont du mal à apprécier qui vous êtes, ils ne vous cernent pas. Il sont perdus !

Je « rentre pas bien dans les cases », j’en suis consciente… c’est grave docteur ?

Je m’explique…

Un politique par exemple pour reprendre un cas que je maîtrise un peu, se doit aux yeux des gens, (en tout cas de beaucoup de gens), de faire certaines choses, et pas d’autres. Jusque-là, normal, et c’est pareil dans de nombreux domaines d’activités…

Un élu se doit d’être exemplaire bien sûr (en tout cas sur le plan de l’honnêteté et de la moralité, ça j’en suis bien d’accord, c’est le b.a ba), être un modèle de travail, d’engagement, d’abnégation, de dévouement, ça aussi ok.

Mais il ne doit s’intéresser qu’à ça, rester dans les cases qu’on lui assigne, ne vivre et ne respirer que pour ça, ne s’exprimer que sur ça, ne réagir que sur des thèmes qui le concerne exclusivement en tant que politique, et ne pas, ne surtout pas, s’aventurer sur d’autres sujets. Ou alors ça devient « bizarre ». On peut penser qu’il ne s’investit pas, pas assez…

Il (ou elle) ne peut pas vraiment être juste un homme ou une femme comme les autres, avec ses complexités, et parfois son refus de rentrer à 100 % dans des « cases » pré-définies, et ce au risque d’être un peu « au ban » de ses pairs…  J’ai longtemps essayé, croyez-moi sur parole, mais j’y ai très tôt renoncé !

Pour autant et pourtant, les gens aiment par dessus tout quand les politiques ont les pieds sur terre, sont comme eux, leur ressemblent. Travaillent et vivent comme eux, dans la « vraie vie », avec de vraies difficultés… C’est même précisément ce qu’ils attendent d’eux ! 

Sinon, ils disent que les élus sont dans une « tour d’ivoire », qu’ils n’ont pas le sens des réalités, qu’ils en sont coupés, et donc inaptes à prendre les bonnes décisions et régler les problèmes. Quel paradoxe ! 

Alors quel est le bon comportement, le bon dosage ?

Moi je suis plutôt d’accord avec cette seconde vision bien sûr. Et du reste je me sens incapable d’être « mono-tache » et de ne m’intéresser qu’à une seule chose, aussi noble soit-elle…

J’ai bien conscience qu’aux yeux de certains (des citoyens, des collègues, même de certains de mes amis), je dois avoir quelque chose d’étrange, d’anticonformiste (c’est un peu un héritage maternel d’ailleurs).  Parce que je me livre facilement, que je suis transparente dans mes occupations et mes centres d’interêts, je ne suis pas « dans la norme » et le politiquement correct du traditionnel pour « vivre heureux, vivons cachés » (oui, mais même si on a rien à cacher ??) !

Car je ne suis pas univoque, monolithique, je ne m’intéresse pas qu’à un seul et unique sujet, et surtout jamais, mais alors jamais je ne me laisserai enfermée dans une seule et unique case. IMPOSSIBLE.

Je vis dans ma ville (que j’aime), j’ai une famille (que j’aime), j’ai des activités, la plongée, le ski, les randonnées, les amis, les réseaux sociaux (que j’aime), je parcours chaque fois que possible des kilomètres pour aller voir le vaste monde (que j’aime) et je m’engage, outre le temps passé pour mes mandats (que j’aime), dans des causes qui me tiennent à coeur (et que j’aime) ! 

J’essaie de me donner avec autant de passion et de dynamisme à chacune d’entre elles  (les cases, toutes belles, toutes différentes), ça ne plait pas toujours, je m’en rends tout à fait compte, mais c’est ainsi, je suis ainsi !

Alors, c’est grave docteur ?