narcose à l'azote, ivresse des profondeurs

Narcose à l’azote ou un plongeur averti en vaut deux !

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J’étais effrayée avant ma première plongée à plus de 30 mètres. Allais-je souffrir d’une narcose à l’azote, aussi nommée ivresse des profondeurs ? Si oui, comment pourrais-je la maîtriser ? Tout s’est bien passé, parce que je m’étais préparée. J’ai donc envie de partager avec vous toutes les informations à connaître pour que, vous aussi, vous puissiez plonger en profondeur sans paniquer.

Les causes de la narcose à l’azote

La narcose à l’azote est due à l’augmentation de la pression sous l’eau. Arrivé à un certain stade, l’azote contenu dans l’air qu’on respire devient alors un gaz narcotique.

Le corps a besoin d’oxygène, mais pas d’azote. Celui-ci est normalement dissous dans les tissus et le sang. Mais lorsque la pression augmente, l’azote se fixe sur la gaine des fibres nerveuses, ce qui explique les effets indésirés sur le corps humain.

Arrivé à ce stade, il agit sur le système nerveux et entraîne des troubles du comportement. C’est un mal bien connu des plongeurs que l’on vous apprend à détecter dès le niveau 2 (le PE 40 pour être précise).

L’ivresse des profondeurs doit être distinguée du syndrome nerveux des hautes pressions. En effet, celui-ci provoque des troubles du comportement à de grandes profondeurs (supérieure à 100 m) malgré l’absence de gaz à effet narcotique.

Une grande partie des narcoses surviennent lors de la plongée profonde. Elle débute vers 30 mètres pour certains et devient systématique à partir de 60 mètres. La pression environnante augmentant, la pression partielle de l’azote augmente aussi.

Certains facteurs sont considérés comme aggravants : le froid, la consommation d’alcool ou de drogue (^^), le stress, la fatigue, l’embonpoint (hum, c’est déjà plus courant ;)).

Ses effets

La narcose entraîne des troubles du comportement qui diffèrent d’un individu à l’autre. La sensibilité par rapport à la narcose n’est pas la même pour tout le monde ni la même d’un jour sur l’autre.

La narcose à l’azote engendre de nombreux dérèglements psychomoteurs pour le plongeur. Dans les effets de la narcose, on peut citer :

  • l’euphorie,
  • l’hilarité,
  • l’angoisse,
  • le repli sur soi,
  • le discours intérieur,
  • les troubles de la vision et notamment la vision à effet tunnel (le plongeur a l’impression de voir les choses au bout d’un tunnel),
  • la disparition de la notion de durée,
  • la lecture répétée des instruments de plongée sans interprétation correcte,
  • le retard de réaction,
  • la perte de coordination,
  • les signes répétitifs.

À noter que les plongeurs les plus sensibles peuvent ressentir les effets de la narcose dès 30/40 mètres. En revanche, à partir de 60 m, tous les plongeurs sont narcosés. Il arrive que certains prétendent le contraire, car ils ne s’en rendent tout simplement pas compte !

Les dangers de la narcose à l’azote

Tous ces symptômes peuvent conduire le plongeur à adopter un comportement inadapté (parfois paraît-il que c’est peu de le dire !) pouvant engendrer :

  • une noyade (il arrive que ce dernier enlève son détendeur !),
  • une remontée rapide,
  • un accident de décompression,
  • une surpression pulmonaire.

Il est donc essentiel de prévenir son apparition, ou tout du moins de reconnaître les premiers symptômes. Connaître les symptômes permet également de venir au secours d’un plongeur souffrant d’une narcose à l’azote. Ainsi, pendant vos cours, vous apprenez à :

  • s’approcher d’une personne qui montre des signes d’ivresse des profondeurs,
  • maintenir le détendeur en bouche,
  • remonter à la bonne vitesse en gérant sa star et la sienne, par rapport aux bulles.

Pas si facile ! Une expérience que l’on n’a pas du tout envie de vivre (comme la panne d’air d’ailleurs !).

En outre, même s’il n’est pas possible d’annihiler les effets de la narcose lors d’une plongée profonde à l’air, les plongées sous-marines répétées à de grandes profondeurs permettent de les atténuer et d’en retarder la venue. 

Par ailleurs, l’accoutumance obtenue au fil des plongées répétées disparaît au bout de vingt à trente jours sans plongée, il faut alors se réhabituer à la profondeur, et descendre graduellement.

La bonne attitude

L’attitude à avoir face à un plongeur victime d’une narcose est de le faire remonter à une profondeur moindre pour faire diminuer la pression partielle de l’azote, voire à remonter tout court. Les effets se dissipent assez rapidement. Une narcose peut provoquer une amnésie et certains plongeurs ne se souviennent pas du comportement qu’ils ont pu avoir au moment de la narcose.

Une technique spécifique de respiration est également enseignée dans les clubs de plongée. Elle permet non seulement de réduire les risques liés à l’ivresse des profondeurs, mais aussi de prolonger le temps passé sous l’eau. Win win 🙂

Afin de prévenir les risques liés à la narcose à l’azote, les plongeurs utilisent parfois des mélanges gazeux comme le Nitrox ou le Trimix. Vous pouvez aussi vous munir d’un compteur numérique portable qui mesure le taux d’azote dans l’air que vous respirez.

Mais avant tout, vous devez être dans une bonne condition, physique et mentale, lorsque vous vous apprêtez à vous immerger au-delà de 30 mètres de profondeur. Et, bien entendu, éviter de plonger après avoir consommé de l’alcool ou de la drogue !

Prévenue des effets potentiels d’une plongée sous-marine entre 30 et 40 mètres, je n’en menais pas large lors de mes premières immersions à ces profondeurs ! Je me demandais si j’allais y être sujette. Tel n’a pas été le cas… Mais comme indiqué plus haut, ça ne veut pas dire que…

Et vous ? L’avez-vous connue cette ivresse des profondeurs ? Chez vous ? Dans votre palanquée ? Et quels symptômes avez-vous eus ou vus ?

 

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